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Syberia (Switch)

Syberia est un jeu d’aventure point & click sorti originellement sur PC en 2002. Il ressort donc 15 ans plus tard sur Switch après de nombreuses itérations sur énormément d’autres plateformes (PS2, Xbox, etc…).

Ah prout prout pouet pouet qui voilà ? Le petit automate !

Verrières, horloge et arches, on est bien dans de l’art déco

Syberia débute sur l’arrivée de Kate Walker dans le petit village imaginaire de Valadilène, dans les Alpes françaises. Là, elle doit trouver l’héritière d’une usine d’automates dont le rachat par un gros fabricant de jouets américain est imminent. Malheureusement, l’héritière en question est décédée et son jeune frère est donc le suivant en ligne, mais ce dernier a disparu il y a plusieurs années.

Kate va donc partir de ce petit village presque à l’abandon, anciennement joyau d’un passé industriel glorieux, pour se rendre dans une université germanique, puis dans une usine désaffectée soviétique, et enfin toujours plus à l’est dans une station thermale délabrée.

C’est là, la plus grande réussite de Syberia : ses décors et son ambiance. L’habillage complet du jeu respire une sorte de nostalgie d’une époque révolue (le communisme, les automates, les Trente Glorieuses) et contribue à une ambiance assez singulière tout au long de l’aventure. L’architecture art-déco tendance kolkhozienne et le gigantisme de certaines des représentations de bâtiment inspirent vraiment un sentiment d’écrasement du joueur autant que des personnages, clairement tous dépassés par leur situation présente.

De la part d’un auteur de BD comme Sokal, je ne m’attendais pas à moins.

Et là, la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu…

Une belle réussite en HD mais malheureusement en 4:3

C’est d’un point de vue des mécaniques de jeu, que je suis nettement moins convaincu. Les énigmes sont simplifiées au maximum (les réponses étant très rarement loin des questions) et le journal de bord de Kate donne énormément d’indications permettant d’avancer rapidement dans le jeu. Je comprends et conçois parfaitement que ce puisse être un choix de design (ne pas bloquer bêtement le joueur et faire avancer autant que possible l’histoire), mais cela donne malheureusement l’impression d’être téléguidé, surtout sur la deuxième moitié du jeu (c’est-à-dire les deux derniers niveaux…).

Et malgré cela, le jeu n’échappe pas complètement aux tropes inhérents aux genres : kleptomanie compulsive (il faut vraiment ramasser TOUS les objets possibles), certains PNJ complètement inutiles, obligation de passer par tous les dialogues pour espérer avancer dans le jeu ou encore personnage restant coincé dans des bouts de décors. Étonnamment, et c’est un très bon point, ces décors réalistes ne nuisent pas du tout à la lisibilité : je n’ai jamais galéré pour trouver un objet perdu au milieu d’un décor, ou une sortie de tableau, c’est déjà ça de pris.

Malheureusement, certains décors justement sont désespérément vides (aucun objet, aucune interaction) et servent uniquement à donner une impression de grandeur à l’ensemble. C’est un peu dommage, parce que moi, ça me donne plutôt une impression de remplissage un peu inutile.

Et pour finir, ce qui reste à mon sens, LE plus gros défaut du jeu : sa fin. Non seulement, elle ne résout à peu près rien, mais en plus, elle fleure bon le dépassement de budget ou la suite déjà prévue à l’avance. Ça donne donc sévèrement l’impression que l’histoire ne se terminera peut-être que dans Syberia II.

Conclusion

Il m’est très difficile de qualifier Syberia de jeu d’aventure : pas assez complexe par rapport aux (très) peu d’autres jeux du genre que j’ai faits, très court et un peu vide par moments (même si c’est très probablement voulu). Je pense qu’il faut plus le voir comme une sorte de BD ou de film interactif : il propose de très jolis plans, de très jolis décors et quelques personnages intéressants, même si un peu caricaturaux sur les bords, mais il ne faut pas en attendre plus.

Cette version Switch souffre malheureusement des mêmes défauts que les autres portages (toutes les phases de jeu sont en 4:3 et les cinématiques en 16:9), agrémentés de quelques autres soucis (transparence manquante sur certains objets par exemple) qui la rendent difficile à conseiller, surtout à 35€ (en physique, 30€ sur l’eShop). Si vous êtes vraiment curieux de découvrir Syberia, en sachant bien à quoi vous attendre, optez plutôt pour les versions PC/MAC ou Android : pour le même prix, vous aurez peut-être droit à la fin du jeu…


Par Mortal
Le 31 octobre 2017 | Catégories : Analyses

Je le couperai au montage…
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