L’été dernier, j’avais voulu écrire un truc sur Crash Bandicoot, mais c’était tellement creux et vide que j’ai pas réussi.
- Mortal, pas nostalgique
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Soul Calibur II (NGC)
Analyse de Soul Calibur II
Soul Calibur 2, un genre dont je ne suis pas friand, tout comme The Lascar d’ailleurs (NDThe_lascar : ah? Pharaoh n’est pas friand de moi?), m’est arrivé par surprise dans une petite enveloppe offerte par Mortal. Mais contrairement à la déception que j’aurais pu avoir, j’ai été immédiatement ravi, car les vidéos et les images à propos de ce titre m’avaient passionné dès la première seconde.
Suite d’un titre considéré comme le meilleur de sa catégorie, ce jeu de combat s’est forgé une réputation solide bien avant sa sortie. Il faut dire aussi que le talent de Namco dans le domaine du combat sur consoles s’est fait remarquer, avec des jeux tels Tekken ou Soul Blade, ce dernier étant d’ailleurs le premier jeu de la série en trois titres dont SoulCalibur II fait partie.
Soul Calibur II se détache très nettement des jeux de combat ordinaires, grâce à une richesse presque inépuisable, qui s’exprime à travers de nombreux modes divers et variés. Le panel de personnages n’est pas non plus étranger à cette qualité : on trouve en tout une vingtaine de combattants, dont parmi eux des anciens de Soul Calibur, qui ont d’ailleurs changé quelque peu de visage, en prenant des traits de vieillesse. Ces petits détails très immersifs permettent au titre d’acquérir une crédibilité et une histoire. D’ailleurs chaque version de Soul Calibur II, que ce soit sur GameCube, Xbox ou PlayStation 2, a bénéficié d’un guerrier exclusif, ici Link. Je regrette assez cette addition, car elle ne s’adapte en aucun cas à l’univers du jeu. Link possède par exemple un style un peu trop épuré par rapport aux autres protagonistes. Ses attaques totalement irréalistes ternissent quelque peu le titre : sérieusement, vous ne trouvez pas inepte de sortir des bombes en plein combat ?
Todd McFarlane, illustrateur célèbre aux Etats-Unis, a également apporté sa contribution au jeu avec la création de deux personnages : Necrid, un monstre imposant, et Spawn, bonus réservé à la version de la console de Microsoft.
De très nombreuses arènes sont disponibles, celles-ci se composent de lieux variés : on combat près d’un moulin à vent, ou dans un temple, en passant par une crypte égyptienne ou un quai secret appartenant autrefois à un groupe de pirates. On regrettera le peu d’importance accordé à ces niveaux, car on ne peut interagir avec le décor, casser certains éléments ou en jeter d’autres.
Autre point qui fait de Soul Calibur II un jeu de combat différent des autres : ses combats à l’arme blanche, une forme d’affrontement créée par Mortal Kombat IV. Ce principe intéressant offre bien évidemment des combats très dynamiques, bien plus encore qu’à mains nues, et permet d’insérer de nouvelles armes. Au total, les combattants possèdent de nombreuses armes, aux capacités distinctes. Les derniers équipements font partie de la gamme dite « ridicule », comme par exemple avec Link, un filet à papillons.
Dans un domaine morcelé par la lutte incessante entre les Américains d’SNK et Japonais de Capcom, ce serait bien Namco, avec Soul Calibur II, qui pourrait démontrer la supériorité des Nippons, et mettre ainsi tout le monde d’accord.
Une présentation exceptionnelle, servie par une musique absolument fabuleuse, ouvre divinement bien Soul Calibur 2. Cette introduction énergique restera certainement dans les mémoires, s’inscrivant comme l’une des plus sublimes jamais créées.
Après cette mise en bouche des plus élaborées, le menu arrive : bien qu’il affiche un nombre impressionnant de modes en tout genre, dont certains se débloqueront après quelques combats dans le jeu, il reste tout à fait compréhensible.
Un seul mot me vient à l’esprit pour définir tant de beauté : magistral. Vraiment, tout est modélisé à la perfection, que ce soit la plastique séduisante des personnages ou les armes disponibles pour les affrontements ; tout y est. Les protagonistes, justement, ont bénéficié d’un soin scrupuleux, que ce soit au niveau de leurs expressions faciales jusque dans leurs cheveux, en passant par le reste de leur corps, et apparaissent, d’une finesse de design minutieuse, dans leur style manga si propre à la série. Les costumes différents qu’ils possèdent les embellissent bien plus encore, et ceux-ci sont fait d’une précision chirurgicale renforçant encore le réalisme du titre.
Les niveaux, quelques fois fades, regorgent néanmoins d’un souci du détail omniprésent, cependant, les étendues d’eau n’ont pas été modelées comme il le fallait et font un peu d’ombre à toutes les qualités graphiques.
Les effets visuels ahurissants surpassent presque tout ce que l’on a pu voir actuellement sur GameCube et apportent énormément aux combats, et leur ajoutant une touche de spectacle ! Ainsi, on pourra observer des chocs entre les armes d’un réalisme époustouflant, et des éclairs de feu ou de foudre de toute beauté ! Une fluidité parfaite vient cadencer l’ensemble avec une justesse irréprochable. Des erreurs de collision sont néanmoins à signaler, mais elles restent discrètes et moins nombreuses que dans d’autres jeux du genre.
Si dans les jeux de combat cet aspect ne représente pas un point important et se contente généralement du minimum nécessaire, Soul Calibur 2 joue dans le cour des grands, sans pour autant approcher la perfection digne d’un jeu de rôle de Square. Les thèmes présents en nombre suffisant animent vraiment bien chaque monde qu’ils servent, c’est rapide et entraînant, idéal pour ce genre de titre.
Les voix dont disposent chacun des personnages peuvent être soit en anglais, soit en japonais, et sont retranscrites à merveilles, bien que parfois elles n’aillent pas forcément avec leur combattant. On remarque que Namco est resté fidèle à la vision de Miyamoto quant à Link, et ne fait jamais parler celui-ci. Lors des affrontements, les guerriers hurlent des cris de guerre, dans la pure tradition des mangas japonais.
Le niveau des bruitages atteint des sommets en qualité, que ce soit lorsque les lames s’entrechoquent ou lorsque votre protagoniste s’écroule de faiblesse, les développeurs ont pensé à tout.
Je dois dire qu’après avoir joué au cinquième épisode de la célébrissime série des Mortal Kombat, je fus aisément charmé par Soul Calibur II, qui propose selon moi une maniabilité très bien pensée, et par conséquent très pratique. Un point très agréable, que l’on oublie rapidement une fois plongé dans le jeu, se trouve dans les déplacements dans l’espace tridimensionnel, qui se font avec un naturel presque instinctif. De plus, pour ravir tout le monde, vous pourrez aussi bien utiliser le joystick que la croix multidirectionnelle. Les différents enchaînements se réalisent facilement, que l’on soit expert ou débutant, et permettent de diversifier sensiblement chaque combat : en effet, les protagonistes du jeu possèdent chacun un grand nombre de techniques diverses, de la plus aisée à accomplir jusqu’à la plus complexe.
Le comportement de chaque guerrier varie en fonction de ses armes qui peuvent renforcer certains points, mais en abaisser d’autres, et ils possèdent tous des capacités propres : Si vous prenez Talim, puis Nightmare, par exemple, vous sentirez bien la différence entre ces personnages, l’une rapide, l’autre plus lent. Et cela reste valable pour beaucoup de situations.
Les épreuves demandées existent en grand nombre, et proposent des principes sympathiques, qui renouvellent le gameplay : on trouve des challenges où l’on doit frapper 20 fois l’adversaire en peu de temps, des donjons où l’on affronte beaucoup d’ennemis et des combats à thèmes. Les modes présents à foison dans le jeu rappelleront certainement aux fanatiques de Super Smash Bros. Melee quelques bons souvenirs. D’ailleurs, entre Versus en Equipe, Versus classique, Arcade, le mode solo où l’on doit exterminer Inferno, et de nombreux bonus, le choix est vaste !
Non, vous ne rêvez pas, Soul Calibur II a beau être un jeu de combat, cela ne veut pas dire qu’il ne dispose pas d’un scénario. D’ailleurs, cette originalité fut explorée pour la première fois par Mortal Kombat. Mais parlons de l’histoire du titre de Namco :
« Quatre années se sont écoulées depuis que Soul Calibur, l’épée spirituelle, eut raison de Soul Edge, l’épée maudite. Après ce combat fatidique, les éclats de Soul Edge furent transportés dans les quatre coins du monde, alors que Soul Calibur se volatilisa dans le néant. Aujourd’hui, le mal qui subsiste encore dans les fragments de Soul Edge menace de nouveau de faire sombrer le monde des ténèbres les plus profondes. »
Le verso de la jaquette résume bien l’histoire du jeu, en oubliant toutefois que le guerrier qui vainquit Cervantes, un pirate envoûté par l’épée maudite, fut Siegfried, qui hérita d’un morceau de cette lame. Il se transforma ainsi en Nightmare et devint une sorte d’hybride entre le bien et le mal dans son apparence corporelle mais un monstre effroyable dans son aspect spirituel, qui plongea l’Europe dans le chaos.
Depuis, chaque combattant tente de retrouver la Soul Edge, soit pour conquérir la planète à l’aide de sa puissance, soit pour sauver le monde de la destruction. Ce qu’il y a de bien dans Soul Calibur II, c’est que toutes les épreuves que vous réalisez dans le mode Maître d’Armes sont scénarisées, et chaque début et fin de chapitre vous conte votre progression. Chaque arme a le droit à une description, et les personnages possèdent tous une biographie racontant leur histoire dans la lutte dans Soul Calibur II, et également leurs fins, c’est-à-dire ce qu’ils font après avoir enfin combattu Soul Edge. Certains reprochaient d’ailleurs à ces fins de ne pas avoir été transposées en scènes cinématiques et d’être restées en fresque historique, défilant avec des écritures et des images fixes. Je pense qu’il aurait été difficile, long et inutile pour Namco de représenter toutes les fins en scènes cinématiques, en montrant précisément que fait chaque personnage, un simple texte l’expliquant beaucoup mieux.
Grâce à sa richesse rare pour un jeu de ce genre, Soul Calibur II s’inscrit comme un investissement à long terme, que ce soit tout seul ou à plusieurs. Malgré sa relative facilité, mis à part quelques missions bonus du mode maître d’armes, il reste un titre très prenant, même en solo. Trouver toutes les armes, toutes les tenues, tous les personnages, tous les katas, bref, tout, sera une épreuve plutôt longue qui nécessitera quelques heures de jeu, quelques instants de bonheur en perspective.
En arcade, la difficulté (réglable) risque bien de vous donner du fil à retordre dans les combats les plus difficiles.
Probablement le plus abouti des jeux de combats tout supports confondus, une réussite technique sans précédent, Soul Calibur II fait preuve d’un intérêt ludique aguicheur et d’une richesse rarement approchée par un représentant de ce genre. Namco nous prouve encore une fois sa maîtrise dans le domaine. Tout simplement sensationnel…
+ La réussite technique
+ La bonne durée de vie
+ Talim, Nightmare et Mitsurugi
+ La richesse du jeu
+ La maniabilité instinctive
+ Le scénario.
– Les voix parfois inadaptées aux personnages
– Le faible niveau de difficulté en mode maître d’armes
Par Pharaoh
Le 25 novembre 2003 | Catégories : Analyses
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