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Pikmin (NGC)

Analyse de Pikmin

Alors que l’été est là et qu’il fait chaud, c’est la bonne période pour sortir le nez dehors, que ce soit réellement ou virtuellement. Et c’est ce que nous propose Pikmin : une balade dans la nature, dans le jardin de Miyamoto…

Vous allez d’abord être un peu forcé de faire cette ballade : vous êtes le Capitaine Olimar, vous êtes coincé sur une planète inconnue (mmmmmm…) sur laquelle vous venez de vous écraser et vous devez absolument redécoller dans 30 jours sous peine d’y rester ! Après le crash, votre vaisseau est en miettes et tout espoir semble perdu mais tout à coup, vous trouvez un objet étrange : un Oignon. À côté de cet objet, se trouve une étrange pousse. Vous la déterrez et découvrez un Pikmin ! L’idée vous vient alors que vous pourriez essayer de vous servir de ce Pikmin pour reconstituer votre vaisseau. Et c’est ainsi que tout commence…

Pikmin est un jeu un peu à part. Le principe de base est de “cultiver” les petites créatures (qui sont à peu près aussi grandes que le bouton A de votre manette) et de les emmener explorer la nature qui vous entoure pour retrouver toutes les pièces du puzzle qui vous sert de vaisseau. Dans la pratique, la comparaison à Lemmings est inévitable : il arrive souvent que vous deviez prendre les Pikmins bleus (qui peuvent nager) pour aller construire un pont de l’autre côté d’un lac afin de permettre aux jaunes (qui ne peuvent pas nager, mais qui peuvent porter des bombes) de prendre les roc-bombes, pour détruire un mur qui fera passer les rouges (résistant au feu) dans un passage où des jets de flammes vous attendent. Il va donc falloir composer avec toutes les qualités et les défauts de vos Pikmins pour arriver à vous en sortir dans ce monde hostile. Et si les premières épreuves de ce genre sont relativement faciles à résoudre, pour arriver à récupérer les dernières pièces, ce sera une autre paire de manches !

Le monde sur lequel vous vous êtes écrasé devient de plus en plus hostile, les ennemis que vous devrez éliminer seront de plus en plus difficiles à battre et souvent, vous perdrez des Pikmins dans la bataille. Au début, rien ne pourra vous empêcher d’être triste en voyant le pauvre Pikmin se faire dévorer, puis d’avoir une colère démesurée envers son assassin ! Mais par la suite, il vous faudra accepter la disparition des Pikmins dans la bataille sans broncher, il sera même parfois nécessaire de sacrifier vos soldats pour vous débarrasser de l’agresseur. Soldats ? Oui, soldats. Je crois qu’on peut véritablement parler d’un jeu de stratégie par moment : les combats exigent une tactique efficace sous peine de perdre un grand nombre de combattants, le placement sur le terrain est essentiel et il sera bon d’user des éléments naturels autour de vous pour remporter la victoire. Même si le Capitaine Olimar n’est pas un général, si les Pikmins n’ont pas l’allure des soldats sanguinaires et si leur mort presque poétique (leur âme s’évapore dans les airs pendant que leur corps est absorbé par la terre) ne ressemblent pas à un bain de sang, nous sommes bel et bien devant un RTS, un RTS de référence.

Derrière son allure enfantine et ces graphismes simplistes, Nintendo réussit le tour de force de nous plonger dans un jeu intéressant où il faudra progresser en utilisant tous les talents des forces en présence pour franchir les obstacles et toute la ruse d’un tacticien pour venir à bout des ennemis.

Graphismes

Comme je l’ai déjà dit plus haut, les graphismes sont enfantins et simplistes. Pas d’ornements superflus ici, le game design va à l’essentiel et c’est efficace. Les textures des personnages sont épurées : les Pikmins sont unis, le Capitaine Olimar a une combinaison des plus simples et les ennemis ne coupent pas avec “l’ambiance graphique” générale, en restant dans les mêmes tons. Mais cette simplicité n’empêche en rien la beauté des différents protagonistes du jeu. Ils sont d’ailleurs très bien animés et étonnement indépendants les uns des autres : même à cent derrière vous, vous aurez toujours l’impression que chaque Pikmin fait un mouvement différent de celui de son voisin ! On a parfois du mal à croire que la machine gère une centaine de petits êtres intelligents qui bougent, marchent, tombent parfois, vont voir ce qu’il se passe à côté, s’allongent pour se reposer ou courent au secours de leurs camarades lorsqu’ils sont en danger (!).

Les décors, eux, tranchent singulièrement avec les personnages, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus surprenant dans l’aspect visuel du jeu. Ils sont magnifiques et par moment, on se demande si les petits coins de verdure que l’on trouve ici ou là, ne sont pas des photos de son propre jardin ! Le niveau de détail et les textures presque photo réalistes de l’ensemble vont en surprendre plus d’un !

Audio

Il ne manque qu’une seule chose aux Pikmins pour qu’on les considère comme nos égaux : la parole. Ils se contentent en effet de quelques petits cris pour s’exprimer et ceux-ci se font relativement rares. Au chapitre bruitages, on peut regretter que les insectes que vous combattez soit si peu expressifs : 1 ou 2 cris différents quand ils sont touchés ou quand ils meurent. C’est dommage que des créatures qui ont pourtant l’air si vivantes ne soient pas plus expressives.

La musique quant à elle est sublime. Elle reste discrète en terme de volume (même si vous poussez les réglages à fond), mais rend parfaitement l’ambiance des niveaux. Dans les forêts sombres, la musique est plus sourde, les basses et les percussions ont plus d’impact et les autres instruments passent nettement au second plan ; dans les décors proches de jungles, l’instrumentation se fait plus exotiques et on peut même reconnaître des congas et des flûtes de pan. On peut tout de même déplorer l’absence de musique plus stressante propre aux combats, qui permettraient de leur ajouter une certaine tension…

Maniabilité

Ce qui est extraordinaire avec Nintendo, c’est qu’on a pas besoin de lire et de relire le mode d’emploi pour comprendre le jeu : tout vous est expliqué dans l’aventure. Vous passerez ainsi les 4 premiers jours à lire des écrans pour vous familiariser avec les commandes, chaque fois qu’une nouvelle action est possible. Vous me direz que l’on trouve ça dans tous les jeux Made in Nintendo et que ce n’est pas la peine de s’émerveiller pour si peu, mais je vous assure que cela change vraiment les choses ici : si on vous lâchait directement dans l’aventure, sans ces explications, vous ne comprendriez probablement rien et abandonneriez le jeu au bout de quelques minutes. Il est en effet truffé de subtilités et tous ces écrans vont vous permettre de les apprendre et de les utiliser, rendant ainsi la complexité du système de jeu accessible à tous !

Tous les boutons de la manette sont utilisés : A, B, X, Y et le pad C sont réservés aux contrôles des Pikmins ; L, R et Z sont faits pour diriger la caméra. Toutes les commandes répondent plutôt bien, même si de temps en temps il est difficile d’être précis avec le curseur. Heureusement, cela n’a pas trop d’incidence sur le jeu puisqu’il suffit d’envoyer les Pikmins à proximité de la tâche à effectuer pour qu’ils se mettent au travail. La précision n’est pas indispensable et les créatifs l’ont bien senti. La gestion des angles de caméra est plutôt bien faite et colle parfaitement à l’action : vous pouvez remettre la caméra derrière vous, zoomer ou carrément passer en vue du dessus (très utile pour bien vous placer dans les combats). Là où le bas blesse, c’est qu’on ne peut pas faire de grandes rotations de caméra pour regarder tout autour de soi… Dans un jeu comme celui-ci, ça aurait pu être très utile.

Parlons un peu de la durée de vie. Tous ceux qui me connaissent un peu savent que je suis très attaché à ce détail et que pour moi, un bon jeu est un jeu qui dure. J’étais donc plutôt réticent face à Pikmin lorsqu’on m’a dit que l’aventure se déroulait sur 30 jours d’un quart d’heure chacun ! Sept heures et demie, c’est vraiment très peu… Trop peu ! Mais en réalité, le jeu dure bien plus longtemps que ça : il faudra très souvent recommencer plusieurs fois la même journée pour récupérer une seule pièce de vaisseau. La première fois, vous serez sûrement pris de court, mais la seconde vous saurez ce qu’il faut faire… De temps en temps, il sera même nécessaire de recommencer 5 voire 6 fois le même jour afin de récupérer 2 éléments d’un coup, pour gagner un jour précieux. Le jeu est donc bien plus long que ça, et les plus acharnés en viendront à bout en vingt heures minimum.

En bref…

Bizarre et presque inclassable, ce jeu est un véritable bijou. Nintendo frappe ici un grand coup, en revisitant, en renouvelant et en sublimant un style que l’on pensait usé, le jeu de stratégie. Et comme d’habitude Big N apporte sa petite touche, ce petit rien qui fait que le jeu sera probablement toujours mis à part… The Nintendo difference…

Les plus

Les moins

La note

10/10


Par Mortal
Le 23 juin 2002 | Catégories : Analyses

Je le couperai au montage…
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